Carcinome verruqueux du pénis : difficulté diagnostique - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
Le carcinome verruqueux (CV) du pénis est une variété anatomoclinique particulière de carcinome épidermoïde (CE) bien différencié de bas grade de malignité. C’est une tumeur rare. Elle représente environ 5 % à 24 % de l’ensemble des tumeurs du pénis. Le diagnostic est souvent difficile et retardé. Nous rapportons un cas de CV du pénis chez un patient circoncis durant son enfance.
Observation |
Un homme de 81 ans sans antécédents particuliers, circoncis à l’âge de deux ans, consultait pour une volumineuse tumeur de la verge évoluant depuis 3 ans. Cinq biopsies cutanées réalisées sur cette lésion avaient trouvé une hyperplasie pseudoépithéliomateuse sans signe histologique de malignité. L’examen clinique montrait une tumeur ulcéro-bourgeonnante indolore de 5cm de diamètre, à surface blanchâtre par endroits, noirâtre par d’autres, siégeant au niveau du gland ainsi que deux lésions ulcéreuses de 2cm de diamètre, bien limitées et à fond propre, sur le corps de la verge. Les aires ganglionnaires étaient libres. Les sérologies VIH, syphilis et hépatites B et C étaient négatives. L’étude histologique d’une biopsie profonde montrait un CE bien différencié verruqueux avec présence de koilocytes. La tomodensitométrie (TDM) thoraco-abdomino-pelvienne ne montrait aucune adénopathie, ni métastase. L’imagerie en résonance magnétique (IRM) pelvienne trouvait un processus tumoral du gland et de la verge avec envahissement du corps caverneux à droite. Le patient a subi une pénectomie totale avec réalisation d’une urétrostomie périnéale. L’évolution était favorable avec un recul de 12 mois (Annexe A).
Discussion |
Le CV est un CE bien différencié et de faible malignité, décrit pour la première fois par Ackerman en 1948 au niveau de la cavité buccale. C’est une tumeur rare et souvent méconnue qui représente 5 % à 24 % de l’ensemble des cancers du pénis. Il touche surtout le sujet âgé non circoncis, sa pathogénie reste floue et différents facteurs ont été incriminés (phénomènes inflammatoires chroniques, manque d’hygiène et présence d’HPV). Chez notre patient, la présence de koilocytes témoigne d’une infection à HPV. Les caractéristiques histologiques du CV sont faussement rassurantes avec un épithélium hyperplasique bien différencié sans aucune anomalie cytonucléaire et une membrane basale respectée, à l’opposé des CE. Les biopsies doivent être répétées, multiples, larges et profondes afin de ne pas méconnaître le diagnostic, comme dans notre cas. Le traitement est chirurgical, la radiothérapie est inefficace et serait susceptible d’induire une nécrose locale étendue. D’autres traitements sont rapportés comme le laser CO2 et la chimiothérapie (bléomycine, 5 fluoro-uracile, cisplatine). Le pronostic est surtout lié à l’extension locorégionale qui est souvent destructrice. Le taux de survie est très bon, mais les récidives locales sont très fréquentes.
Conclusion |
Le CV est une variété rare de CE, le diagnostic histologique est difficile nécessitant parfois le recours à des biopsies multiples et profondes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome verruqueux, Circoncision, HPV, Pénis
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.227. |
Vol 144 - N° 12S
P. S158-S159 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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